Rencontre Olympique au lycée Curie

NICE MATIN VALLÉES Rencontre Olympique au lycée Curie Une trentaine d’élèves de la classe Défense du lycée mentonnais ont participé à des ateliers portés sur la découverte du handicap et [...]
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    NICE MATIN VALLÉES

    Rencontre Olympique au lycée Curie

    Une trentaine d’élèves de la classe Défense du lycée mentonnais ont participé à des ateliers portés sur la découverte du handicap et de ses sensations. Le champion paralympique niçois Maxime Montaggioni avait fait le déplacement pour l’occasion.
    But de l’opération : former les citoyens de demain, au-delà de la sensibilisation du handicap.

    A Curie, des lycéens s’essaient au handisport

    Une trentaine d’élèves de la classe Défense du lycée mentonnais ont participé, hier après-midi, à des ateliers multiformes portés sur la découverte du handicap et de ses sensations.

    Le Centre du Service National et de la Jeunesse (CSNJ) de Nice et l’Association Niçoise d’Initiatives Culturelles et Sportives (ANICES) organisaient, hier, une journée de sensibilisation au handisport auprès des élèves de la classe Défense du Lycée Pierre et Marie Curie, à Menton. Une première dans le département.
    Pendant tout l’après-midi, les élèves se sont glissés dans la peau de personnes déficientes visuelles et ont participé à différentes activités comme le Torball, ce jeu collectif conçu après la seconde guerre mondiale dans les centres de réadaptation pour blessés, ou encore le Tandem à l’aveugle.

    « Former des citoyens »
    L’idée ? Appréhender les déplacements de quelqu’un qui n’a pas la même capacité physique ou sensorielle, et découvrir le handisport « sous toutes ses formes », explique Charles Durand, chef du CSNJ de Nice. « On a demandé à l’ANICES de nous proposer un panel d’activités assez large, qui va du quotidien – comme le parcours « canne blanche » – à l’exceptionnel, avec le témoignage de Maxime Montaggioni, champion paralympiques », détaille-y-il.
    « Ça va au-delà de la sensibilisation sur le sujet du handicap, souligne Bruno Morel, professeur de la classe Défense. Dans notre programme, il y a l’idée de former des citoyens, avec un travail commun entre le Ministère des armées et celui de l’éducation nationale. Être citoyen, c’est partager un certain nombre de valeurs, et le handisport est un bon moyen d’exposer ces valeurs. »

    MARGAUX BOSCAGILI

    Premier atelier: le Torball. Ce jeu à l’origine militaire se joue à trois contre trois, ici avec les yeux bandés pour les élèves placés chacun sur un tapis de part et d’autre de trois filets. «Le but est de lancer la balle, façon bowling, sans toucher les filets, explique Anastasia, bénévole à l’ANICES. On marque quand la balle arrive derrière le tapis d’un adversaire. » Après quelques échauffements articulaires et exercices pour se repérer sur le terrain à l’aveugle, place au vrai match.
    Exceptée pour les passes, où l’on signale à son coéquipier sa présence en tapant dans les mains ou sur le sol, la partie doit se faire dans le silence complet, « pour entendre quand la balle arrive sur nous ». Sinon ça peut faire mal, comme en témoigne Eliana: « Ça fait un peu paniquer, on ne sait jamais si on va se prendre la balle dans le visage ou pas ».

    A l’extérieur du gymnase, un autre groupe d’élèves s’initie aux tours de piste en tandem à l’aveugle. « C’est très étrange, on a l’impression que tout tourne autour de nous, on perd vraiment tous nos repères. Mais on est aussi beaucoup plus attentifs avec nos autres sens, on sent le vent, on imagine le parcours… »

    Après avoir effectué le parcours « canne blanche », Francisco a mal à la main. « C’est parce que tu as mis toute la tension dessus en t’agrippant à la canne, c’est le seul repère que tu avais », lui explique Sébastien, intervenant de l’ANICES, qui partage quelques conseils: garder la canne au sol pour ne pas dévier, balayer l’espace de gauche à droite pour repérer les obstacles… « Les escaliers, ça m’a paru durer une éternité ! », s’exclame une autre élève. « Vous comprenez pourquoi il faut des rampes PMR de partout maintenant ? »

    Maxime Montaggioni : « Il faut dédramatiser le handicap »

    En parallèle des ateliers proposés par l’ANICES, les élèves ont pu échanger avec le sportif et militaire niçois Maxime Montaggioni. Né avec une malformation congénitale de l’avant-bras droit, le snowboarder de 32 ans a décroché l’or en banked slalom aux Jeux Paralympiques d’hiver de 2022. Il intervient régulièrement dans les écoles du département pour témoigner de son parcours.

    « Je veux montrer que c’est possible d’être handicapé et de faire des choses cool »
    « C’est la première foi que je le fais devant des élèves de terminale, confie-t-il. C’était très enrichissant. J’ai eu des questions vraiment pertinentes. J’essaie de me rendre disponible parce que c’est important à mes yeux d’utiliser mon image de sportif pour véhiculer des messages positifs sur le handicap, et surtout dédramatiser. Les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Le fait de leur expliquer, de leur dire : « regardez, je n’ai pas de barrière ou de frein dans ma vie, je ne me sens pas handicapé, je fais ce que j’aime et j’arrive à en vivre », ça fait bouger les consciences. Mon but, c’est de leur faire comprendre que le handicap n’existe que dans le regard qu’ils portent sur l’autre. Je veux montrer que c’est possible d’être handicapé et de faire des choses cool. Et puis, plus on inculquera ces bonnes valeurs et on montrera des exemples de sportifs comme le mien, plus ça donnera envie aux gens de s’intéresser au handisport. Je l’espère en tout cas. »

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